Pourquoi une surélévation en bois ?

L’ajout d’un étage complet est une des possibilités pour réaliser la surélévation d’une maison qui ne comporte qu’un rez-de-chaussée. Dans ce cas, le bas de la toiture arrive au niveau haut du RDC, c’est-à-dire que les combles non aménagés, voire non aménageables suivant le type de charpente, voient leur hauteur finir à zéro sur les murs extérieurs de la construction. L’agrandissement de votre maison par surélévation consiste à déposer la toiture, à ajouter des murs périphériques en structure bois, puis à reposer une toiture environ 2.50 m à 3 m plus haut. Ces travaux pour créer un nouvel espace constituent un vrai projet architectural et il faut vérifier que l’étage supplémentaire respecte les équilibres et les règles de proportion habituels en architecture.

En général, les combles n’ont pas de plancher porteur ; il y a donc la nécessité d’en créer un, en installant des poutres d’un mur porteur à l’autre, associés avec des lambourdes qui vont supporter les panneaux du plancher. L’avantage de cette solution par rapport à une dalle en béton armé ou en poutrelles hourdis est qu’elle est plus rapide, plus économique, plus légère et a moins de répercussion sur le RDC dont le faux-plafond peut être conservé.

Agrandir sa maison avec un aménagement de combles n’a pas toujours un intérêt lorsque ceux-ci présentent des murs de dératellement, c’est-à-dire les murs compris entre le plancher et le début du toit, d’une hauteur insuffisante. En effet, une fois l’aménagement réalisé, la surface habitable, à savoir avec une hauteur supérieure à 1.80 m, ne représente qu’une petite proportion de la surface aménagée. Ainsi, pour augmenter la surface habitable et utiliser des combles perdues, il est envisageable d’augmenter la hauteur des murs de dératellement pour obtenir une hauteur minimale de 1.50 m. Avec une pente de toiture de 30%, la limite de la surface habitable est à 1 mètre du bord. Pour la détermination de la hauteur des murs à ajouter, il faut tenir compte de l’épaisseur de la toiture, de l’isolant, du faux plafond et du plancher.

La pose des murs à ossature bois se fait sur les murs en maçonnerie dès la dépose de la toiture existante.

Lorsque la hauteur disponible sous toiture dans les combles est insuffisante pour permettre de les aménager et que la pente du toit n’est pas très importante, a fortiori dans le cas d’une toiture plate, il est possible de modifier la toiture pour augmenter la pente en choisissant des matériaux de couverture adaptés à cette nouvelle pente. Exemple : la couverture est constituée de tuiles à emboitement acceptant une pente de 30% dans une zone 2 protégée avec écran. Si le projet prévoit de mettre en œuvre une couverture avec des tuiles plates, la pente peut être, dans certaines conditions, de 80%. Sur une maison de 8 mètres de largeur, le gain de hauteur dans l’axe des combles est donc 2 m. La surface habitable augmente considérablement permettant ainsi de donner un sens à ce projet d’aménagement.

Quelle que soit la surélévation prévue, la première étape consiste à déposer la couverture et la charpente de la toiture existante. Cela revient également à déposer l’isolation extérieure ou intérieure éventuelle. Cette opération doit être effectuée après un repérage minutieux effectué par l’entreprise de charpente-couverture pour déterminer les précautions à prendre. Le montage de l’échafaudage avec respect des normes de sécurité est un paramètre important. Il ne faut pas oublier la dépose de la zinguerie fixée sur la toiture tels que chêneaux et descentes d’eau. Après dépose de la couverture en tuiles ou autre, des liteaux et des chevrons, la charpente est enlevée au besoin avec un camion grue ou une grue suivant la configuration des lieux et la charge maximale à manutentionner. Le bâchage de la maison est bien évidemment à faire chaque soir et lors d’épisodes pluvieux pour protéger les parties découvertes.

Un des intérêts de la structure bois réside dans le délai de mise en œuvre beaucoup plus rapide que pour une solution en maçonnerie traditionnelle.  Les murs à ossature bois sont préfabriqués en atelier, sont acheminés sur site et sont posés en une journée au moyen d’une grue. L’assemblage des éléments entre eux se fait généralement par vissage, assurant par la même une plus grande solidité. Sur les façades, c’est-à-dire l’extérieur des murs, un isolant est positionné, classiquement du polystyrène sur lequel va être appliqué l’enduit de finition, constituant ainsi un complexe d’isolation extérieure. D’autres solutions permettent de remplacer l’enduit de finition, comme par exemple un bardage en bois véritable ou un bardage en matériaux composites d’aspect bois ou d’aspect plus moderne.

La phase suivante comprend la pose de la nouvelle charpente qui peut être une charpente traditionnelle ou une charpente industrielle type fermettes. Le charpentier pose également les fermettes ou les poutres au moyen d’une grue. Les poutres, les chevrons, les liteaux et le pare-vapeur sont posés manuellement à la suite et précèdent la pose des tuiles. Des solutions comme la couverture en bac acier avec une pente de toiture moindre ou même un toit plat ou un toit-terrasse sont des variantes intéressantes dans certains cas.

Dernière phase pour terminer la mise hors d’eau, la pose des fenêtres. Dans le cas d’une surélévation d’un étage complet, ces fenêtres sont classiques, battantes, oscillo-battantes ou coulissantes. Lorsque la hauteur des murs périphériques ne permet pas de poser ce type de fenêtres, celles-ci sont remplacés par des fenêtres de toit qui peuvent être équipées de volet roulant manuel ou électrique et également de rideaux occultants.

Un point primordial, lors de la surélévation de la maison, c’est-à-dire la création d’un espace supplémentaire, est la création d’une liaison, d’un accès entre le RDC et l’étage. Cette obligation est à étudier bien en amont, car souvent, cela revient à condamner une pièce au RDC pour positionner l’escalier et la trémie. Dans le choix du moyen d’accès, escalier droit, escalier ¼ quart tournant, escalier 2/4 quart tournant, escalier hélicoïdal, escalier à limon central ou escalier suspendu, il faut tenir compte de la configuration des lieux, mais aussi des meubles qui doit emprunter l’accès pour être positionner dans les nouvelles pièces.

Après la réalisation du clos couvert, l’aménagement intérieur appelé également second œuvre se déroule de façon plus classique. Que ce soit l’isolation thermique pour obtenir une bonne performance énergétique, que ce soit l’isolation phonique à intégrer dans le plancher, que ce soient les cloisons pour délimiter les différentes pièces, que ce soit l’installation électrique, que ce soit la plomberie dans le cas d’une salle d’eau ou d’une salle de bains, que ce soit l’agencement du dressing dans le cas d’une suite parentale, que ce soit le chauffage, que ce soit les finitions comme les revêtements de sol et la peinture, tous ces travaux se déroulent avec la même logique que pour une rénovation ou une extension classique.