Transformer un garage en habitation

Rénover un garage en pièce à vivre est un projet particulier ; c’est totalement différent d’une rénovation classique, d’un agrandissement de maison, d’une surélévation, d’une extension ou d’une construction neuve. Le garage attenant à la maison a déjà une fonction, celle d’abriter une ou plusieurs voitures. Le garage a parfois des fonctions complémentaires, qui peuvent devenir les fonctions principales suivant les choix des occupants de la maison : le garage peut servir d’atelier avec des outils accrochés au mur ou posés sur un établi ; il peut être un lieu de rangement pour tout ce que la famille ne sait pas où caser. Le garage est souvent un local technique car s’y trouvent en général le tableau électrique, les arrivées d’eau et de gaz depuis les réseaux publics, voire tout ou partie du chauffage et de la production d’eau chaude sanitaire.

Tout cela définit un cadre dans lequel le projet de transformation doit s’insérer, en se posant les bonnes questions. Le cadre conditionne les travaux à réaliser et par conséquence concourt à définir le budget global.

Questions à se poser

Règles d’urbanisme

Transformer le garage en pièce supplémentaire de l’habitation a comme conséquence immédiate d’augmenter la surface habitable, car il y a un changement de destination. La suppression du COS (Coefficient d’Occupation des Sols) ne met plus de limite à la surface habitable, donc de ce côté, aucun obstacle. Seule la taxe d’aménagement sera à régler. Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) prescrit des obligations qui peuvent influer sur le projet, à savoir l’implantation d’une habitation par rapport aux limites de la parcelle, la distance à respecter entre deux logements, l’obligation de places de stationnement. Dans ce dernier cas, le garage compte, suivant sa surface, pour une ou deux places de stationnement qui devront être remplacées par la construction d’un nouveau garage ou par la création de places de stationnement sur un emplacement de la parcelle.

Pour déterminer la demande d’autorisation d’urbanisme à adresser au service de l’urbanisme concerné, les paramètres à prendre en compte sont les suivants :

  • Surface du garage inférieure à 5 m2 (peu courant) ou comprise entre 20 et 40 m2.
  • Existence d’un PLU ou d’un document d’urbanisme.
  • Modification de la structure porteuse.
  • Modification de l’aspect extérieur (façades).

Les deux cas les plus courants :

  • La commune concernée a un PLU, la surface du garage est inférieure à 40 m2, la surface de plancher reste inférieure à 150 m2, les façades sont modifiées par la création d’ouvertures et par la modification de l’ouverture de la porte du garage: la déclaration préalable de travaux suffit.
  • La commune concernée a un PLU, la surface de plancher dépasse 150 m2 de superficie après travaux, les façades sont modifiées par la création d’ouvertures et par la modification de l’ouverture de la porte du garage : le permis de construire est nécessaire.

Le recours à un architecte est indispensable pour déposer la demande de permis de construire dès lors que l’emprise au sol ou la surface de plancher passe 150 m2 après travaux.

Le PLU prévoit en général une distance minimale entre l’extérieur de l’ouverture créée donnant chez le voisin et la limite du terrain voisin. En l’absence d’indication dans le PLU, cette distance est de 1.90 m.

Le code de l’urbanisme entraine donc des démarches administratives qui doivent être initiées le plus en amont possible. En effet, pour la déclaration de travaux, le dossier à fournir, outre le formulaire Cerfa n°13703*07, comprend le plan de situation qui est la seule pièce obligatoire. Les autres pièces dépendent de la nature des travaux : plan de masse, plan de coupe, plan des façades et des toitures, représentation de l’aspect extérieur. Des pièces supplémentaires sont demandées pour une construction modifiée depuis le domaine public ou dans le périmètre d’un site patrimonial remarquable ou aux abords d’un monument historique. Le délai d’instruction est d’un mois pour obtenir une décision de non-opposition écrite ou tacite, puis il est conseillé de laisser courir le délai de recours des tiers pendant deux mois après affichage de la décision de non-opposition.

Les pièces du dossier pour demander un permis de construire sont définies dans le Cerfa 13406*07. Les pièces obligatoires sont nombreuses : plan de situation, plan de masse, plan de coupe, notice descriptive, plan des façades et des toitures, document graphique, photos. Quelques pièces complémentaires sont aussi exigibles suivant les cas. Le délai d’instruction est de deux mois avec un délai de recours des tiers de la même durée que pour la déclaration de travaux.

Travaux à réaliser

Modifications des ouvertures

Les fondations et les maçonneries ainsi que la toiture sont existantes. Ainsi, pour la partie clos couvert, seules des modifications et créations d’ouvertures sont réalisées avec les menuiseries extérieures afférentes. Il faut modifier la porte de garage et créer des fenêtres dans un espace en général assez sombre. Ces travaux sont plus faciles, donc à moindre coût, si les murs sont construits en parpaings ou en briques avec des épaisseurs de l’ordre de 20 à 30 cm, plutôt qu’en béton armé ou en pierres. En effet, la création d’une ouverture dans un mur en béton armé nécessite l’usage de la technique du sciage à l’outil diamant qui est chère. Si le mur est en pierres avec une épaisseur de 60 cm ou plus, la création de l’ouverture est également compliquée. Le choix de l’emplacement et des dimensions des ouvertures est à faire de manière réfléchie pour avoir aussi de la lumière naturelle en quantité suffisante. Il faut également se préoccuper de l’accès depuis l’habitation afin que la communication soit optimale.

Ces modifications de façades entrainent un ravalement de façade, c’est-à-dire la reprise de l’enduit extérieur.